Vue d'ensemble

Historiquement, le centre-ville de Châteauneuf-du-Faou a toujours été un carrefour quasi-incontournable du centre Finistère. L’urbanisation s’est implantée au bord de l’Aulne, canalisée ultérieurement, qui était un vecteur stratégique de développement économique et qui a permis de contrecarrer l’isolement dont souffraient beaucoup de petites communes du secteur. La canalisation de l’Aulne en 1806 a accentué le développement urbain de la ville qui est devenue un important port fluvial.

Ultérieurement, la croissance de la ville et l’importance des échanges ont rendu nécessaire l’ouverture d’une ligne de chemin de fer. La ligne Carhaix-Pleyben sera ouverte en 1904 et prolongée jusqu’à Châteaulin en 1906. La ligne Plouescat-Rosporden suivra de près. Ces lignes resteront en activité jusqu’en 1967.

Depuis la fin de l’activité fluviale et la fermeture des réseaux ferrés, la desserte de la commune s’effectue principalement par la route, et notamment la RN164 dont la continuité à 2×2 voies est en cours d’achèvement. Globalement, l’avènement de la desserte routière a profondément impacté le développement urbain de Châteauneuf-du-Faou et en particulier parce que la RN164 dévie le centre-ville alors que les autres modes de déplacement étaient beaucoup plus « centraux ». La voiture a également engendré une concurrence des bourgs et villes avoisinants. La commune fait donc face à un défi majeur en matière d’aménagement.

 

Pour autant, la ville est forte d’un héritage culturel important : ancien chef-lieu de canton, le coeur de ville est constitué de bâtiments du 19ème et du début du 20è siècle qui sont les témoins de la période d’apogée de Châteauneuf-du-Faou qui a connu à cette époque un essor économique et commercial en lien avec la modernisation agricole et l’essor des transports (voie fluviale avec le canal de Nantes à Brest, voie ferroviaire avec l’implantation de deux gares). De nombreuses maisons de notables et d’anciens hôtels présentent aujourd’hui leurs belles façades et leurs portes cochères le long d’un axe central qui relie le canal au quartier des anciennes gares. Sur le promontoire, la chapelle Notre-Dame-des-Portes reconstruite au XIXè siècle constitue l’un des cinq sanctuaires de Bretagne dédiés à la Vierge, couronnée en 1894. Un grand pardon s’y déroule chaque troisième dimanche d’août et a d’ailleurs été immortalisé par l’une des toiles les plus célèbres du peintre Paul Sérusier, exposée au Musée des Beaux Arts de Quimper. Plus généralement, Châteauneuf-du-Faou dispose d’un patrimoine architectural digne d’intérêt et recouvrant plusieurs périodes (mégalithes, remparts et venelles du Moyen-Âge, Pont du Roy du XVIIè siècle, belles demeures bourgeoises de la fin du XIXè siècle, fontaines et lavoirs, etc.). Ce patrimoine historique et architectural s’intègre dans un environnement naturel privilégié, surplombant les très beaux méandres de l’Aulne et s’ouvrant à l’horizon sur les crêtes des Montagnes Noires.

Un peu d'histoire

Depuis le début de notre mandature la municipalité s’est attachée au travail de mémoire. 

Il s’agit de préserver et de transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire et ses idéaux.

De nombreux vestiges prouvent que le site de Châteauneuf-du-Faou était déjà peuplé à la préhistoire.

Une preuve en est la série de tumulus alignés le long de l’axe routier Châteaulin-Carhaix. Ils sont le témoignage d’une densité de population marquante. S’y ajoutent la découverte de tombes à coffre de l’âge du bronze dans le secteur de « Kroaz Lesneven », ainsi que la mise à jour de souterrains de l’âge du fer dans les environs de « Kervoel »(*), sur la commune de Plonévez-du-Faou, à proximité immédiate de Châteauneuf. Ces sites sont riches de vestiges (pointes de lances, socs, pierres percées…) qui permettent de les dater avec une précision intéressante. Un imposant enclos quadrangulaire au lieu dit “Lesneven”, de 75 m de long sur 60 m de large, dominant une douve de 5 à 6 m de hauteur laisse supposer que l’emplacement fut utilisé par les Gaulois à des fins de culte et réemployé au cours des siècles qui suivirent. Non loin de là ont été découverts récemment des sites du néolithique ainsi que des premiers âges du Christianisme.

(*) Plonévez du Faou ( à la limite de Châteauneuf du Faou)

Sources: “Châteauneuf-du-Faou, son histoire, sites monuments et notes sur la région” de Christian Ménard et “Châteauneuf-du-Faou, origines à 1900” , du même auteur.

Deux voies de communication (Carhaix-Châteaulin et Carhaix-Douarnenez) situées sur la commune, les pans de murs découverts au « Costy », les monnaies, les armes, les tuiles du « Moustoir » témoignent d’une occupation romaine importante. L’insécurité qui régnait au début du premier millénaire amena certains habitants à dissimuler leurs biens pour les soustraire aux envahisseurs. C’est ainsi que furent découvertes en 1878, à “Creac’h Madiec” en Plonévez-du-Faou, de 12 000 à 15 000 monnaies romaines, datées des règnes de Gallien et d’Aurélien. A noter également l’existence à Voas Kill, d’un pont de pierre façonné le long de la voie romaine, peut-être contemporain de la construction de cette route.

L’histoire de Châteauneuf en trois parties :
Aucune preuve indiscutable n’est venue affirmer ni infirmer l’hypothèse d’une édification au VIIème siècle d’un château fort sur l’emplacement du placître de Notre-Dame-des-Portes.

Il faut en effet attendre 1186 pour que l’existence de Châteauneuf nous soit rappelée avec la prise de son château par Guihomarc’h et Hervé de Léon. En 1368, l’existence « officielle » de la ville nous est confirmée par une taxation de 45 livres, relevée dans le Cartulaire de l’église de Quimper, pour les bénéfices en Cour de Rome de « Castrum Novum In Fago ». C’est ce nom que l’on retrouve dans sa forme moderne « Châteauneuf du Faou » ou « Kastell Nevez ar Faou » en breton, que l’on peut traduire littéralement par « Le Château Neuf dans le Pays », « Faou » relevant d’une mutation du terme latin « pagus » qui a donné « paou », puis « faou » (*) .

Il n’existe aucune certitude quant à la donation de la garde de la ville de Châteauneuf aux seigneurs du Faou, en dépit de deux actes de 1239 et 1275 qualifiant les Princes du Léon de « Seigneurs de Châteauneuf ».
Il est cependant attesté qu’après plusieurs années de lutte avec le Duc Jean V, Châteauneuf se vit maintenir en 1395 au Comte de Penthièvre par le traité de Redon.

En 1420, la ville revint à Jean V pour être cédée en 1439 à son fils Pierre.
Un édit de Jean V nous renseigne sur l’existence du château, déjà en ruines à cette époque (l’une des tours et quelques éléments de remparts, toujours en place, sont en phase de restauration). C’est sur son emplacement que fut bâtie en 1438-1440 la première chapelle « Notre-Dame-des-Portes ». Elle a été reconstruite depuis mais il en subsiste toujours un magnifique porche gothique rebâti sur le mur de l’ancienne sacristie, doté d’un très joli bénitier sur son pilier droit.

(*) Christian MÉNARD ( 1971)

Sources : “Châteauneuf-du-Faou, son histoire, sites monuments et notes sur la région” de Christian Ménard, et “Châteauneuf-du-Faou, origines à 1900” du même auteur.

 

L’histoire de Châteauneuf-du-Faou a ensuite connu quelques événements marquants.

C’est ainsi que le 7 septembre 1490, la ville fut le théâtre d’une « jacquerie » fomentée par trois frères originaires de Plouyé qui voulaient s’emparer des « terres des nobles ». L’émeute prit rapidement de l’ampleur et s’étendit jusqu’à Quimper. Au bout de quatre jours de meurtres, viols et vols, les assaillants furent repoussés sur Pont-Croix où ils ne durent leur salut qu’à une fuite précipitée. Une bande d’irréductibles envahissait un mois plus tard Châteauneuf où elle était définitivement décimée.

Au 16ème siècle, la situation économique va connaître l’embellie grâce à l’avènement du chanvre et du lin, ainsi qu’au développement des papeteries, sans pour autant que le sort des paysans ne soit amélioré. C’est dans ce contexte économique troublé que survinrent les Guerres de la Ligue et que Châteauneuf connut le 23 mars 1593 la date la plus sombre de son histoire.

Ce jour là, Du Liscoet, partisan de la Religion Réformée, investit la ville à la tête de plusieurs centaines d’hommes armés. Pendant des heures se succédèrent des scènes de pillage et de meurtres. Des dizaines de maisons furent incendiées.
L’histoire rapporte qu’un soldat huguenot s’empara par défi du Saint Ciboire et jeta sur le sol l’Hostie qui y était contenue, s’attirant aussitôt la colère d’un prêtre séquestré, Thépault Derrien, qui se précipita pour la ramasser et l’avaler après une brève adoration. Ce geste de piété rendit furieux le soldat qui transperça l’ecclésiastique de son épée. Cette scène figure sur l’un des vitraux de la chapelle Notre-Dame-des-Portes.
Pendant des années, la région connaîtra la désolation, avec les rapines de La Fontenelle, plus brigand que soldat, la peste, la famine et les loups…

La « Révolte des bonnets rouges » n’épargnera pas Châteauneuf en 1675. Le château de Keranmoal sera pillé, puis brûlé par les paysans en colère…

En dépit d’une certaine quiétude au début du 18ème siècle, la paysannerie n’a guère le temps de s’organiser. Quelques corporations (tonneliers, charbonniers, bûcherons) vivent de l’utilisation du bois sans en tirer vraiment prospérité. 
L’époque est troublée. Les détrousseurs de chemins sont rois. Les déplacements les plus modestes relèvent de l’exploit. Une partie des membres de la fameuse bande de Marion du Faouët est arrêtée et incarcérée dans la prison de Châteauneuf avant de rapidement s’en évader à cause du laxisme des gardiens…

A la Révolution, la population de Châteauneuf se montra dans l’ensemble hostile aux idées nouvelles, soutenant par exemple, L’HARIDON, son pasteur légitime, contre Menthéour, l'”usurpateur”, curé constitutionnel.

A l’aube du 19ème siècle, des rassemblements de Chouans furent signalés un peu partout et les autorités demeurent en alerte. C’est ainsi que Laz, ville voisine de Châteauneuf, fut le siège d’une très sérieuse échauffourée au cours de laquelle fut arrêté l’assassin de l’évêque constitutionnel Audrein.

Cette période d’instabilité se prolongera jusqu’en 1815, année où la ville de Châteauneuf subit une dernière mais redoutable attaque de Chouans. Elle ne dut son salut qu’au concours fortuit d’une compagnie de marins qui y séjournait et parvint à mettre les assaillants en fuite.

Les événements de 1870 n’affectèrent que légèrement la population en raison du nombre peu important de Bretons retenus prisonniers par les Prussiens.

La Première et Seconde Guerres Mondiales amenèrent comme partout leur lot de victimes, comme en témoignent les listes importantes de noms des Châteauneuviens “Morts pour la France” gravés sur les monuments.

Sources: “Châteauneuf-du-Faou, son histoire, sites monuments et notes sur la région” de Christian Ménard, et “Châteauneuf-du-Faou, origines à 1900”, du même auteur.

Des actions de résistance sont déclenchées dès la réception du message de Londres « Le chapeau de napoléon est-il toujours à Perros Guirec » diffusé dans la nuit du 03 aout 1944. Ces faits de résistante courageux retardent le déploiement des unités allemandes. L’ennemie harcelé se comporte violemment vis-à-vis de la population, 43 résistants, otages et civils sont abattus en voulant libérer Châteauneuf du Faou. 

Le patrimoine

Les fontaines

Les ouvrages

Les stèles

Depuis le début de notre mandature la municipalité s’est attachée au travail de mémoire. 

Il s’agit de préserver et de transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire et ses idéaux 

Patrimoine religieux

De la vallée au bord de l'Aulne

L’Aulne, au pied du centre-ville, offre aux regards la beauté de ses méandres. Le vieux pont du Roy, construit au XVIIe siècle à Penn-ar-Pont, a conservé tout son charme. La rivière, canalisée au XIXe siècle, offre également le spectacle de ses écluses. Il est particulièrement agréable de se promener le long des berges, sur les chemins de halage. Les pêcheurs en ont fait leur domaine de prédilection. Une Maison de la pêche a même été créée dans la maison éclusière de Bizernic, initiant les débutants.